Du savoir-faire vers l’artisanat

Sculpter est un travail de patience et de minutie. Pour parvenir au résultat qu’elle trouvera satisfaisant, Sylvie imagine, réfléchit, fait, défait. C’est dans sa cuisine qu’elle dresse son atelier et s’attèle à donner vie à la terre. Ici, nous vous invitons à découvrir ce qui se dissimule en amont derrière ses sculptures.

Les instruments de Sylvie

 

Voilà le kit type du sculpteur. Outils de modélisme, pinceaux, chiffons, grès et planche en liège et bien évidemment, un four à céramique.

  • En 1 se trouve l’atelier standard. Travailler dans un espace lumineux est indispensable pour réaliser le travail minutieux de sculpteur modeleur.
  • Voici quelques outils : les mirettes sont constituées de fils plats ou ronds propres à trancher la matière, creuser, évider. Les pointes de sculpture  sont utilisées pour percer, décorer, signer. Le cutter sert à couper mais aussi à dessiner.
  • Mais que sont ces étranges outils en bois ? Tout d’abord, il s’agit plus précisément d’ébauchoirs, instruments qui servent à repousser la matière, la creuser, la lisser ou la modeler avec subtilité. Ici, il s’agit de mini ébauchoirs en buis. Le choix de ce bois en assure la grande solidité.
  • Dans ces sachets sont stockés les pigments et oxydes métalliques utilisés pour colorer la matière. Mélangés à l’eau, on les dépose au pinceau sur la terre avant la cuisson. Mais on peut aussi les mélanger à l’émail et les déposer après la première cuisson. On remarque qu’à haute température (1200°C), certains oxydes changent de couleur et d’autres disparaissent. Cela aboutit parfois à des résultats surprenants.
  • En 5 et 6 se trouve le pilier de l’activité du sculpteur : son four à céramique. Une cuisson s’étale sur 13 heures environ. Les pièces peuvent être cuites en mono cuisson ou bien en deux cuissons.La première cuisson, appelée biscuit, s’effectue à basse température (980°C). A ce niveau, et la terre étant encore poreuse, on peut lui appliquer de l’émail. La seconde cuisson se réalise à 1200°C pour le grès (terre utilisée par Sylvie). A cette température, le grès atteint son point de vitrification. Ce phénomène confère, en dehors de l’émaillage, un lustre, une brillance à la pièce.

Conception d’une sculpture

Ci-dessous s’offre à vous le parcours qui mène d’un morceau de grès à une œuvre aboutie. Il s’agit d’un travail chronophage et exigeant qui nécessite de revenir sur les détails.

  1. Ebauche des visages.
  2. Une fois les volumes du corps modelés précisément, on coupe la pièce et on la vide grâce aux mirettes.
  3. Travail de précision du visage à l’aide d’un pinceau.
  4. Réalisation de la seconde pièce.
  5. Fin du modelage – séchage parfait de la pièce avant la mise en couleur et la première cuisson.
  6. Coloration.
  7. Résultat après la première cuisson.
  8. Emaillage.
  9. Résultat final.

Expositions

Le travail de l’artiste ne réside pas uniquement dans son atelier. En effet, démarcher les galeries ou autre collectif de créateurs et présenter ses créations sous leur plus beau jour nécessite également de l’investissement.